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.« O vivants, vous serez dans le vrai, si vous n'êtes« Que ce que les vivants d'avant vous ont été.« Ne voyez que la grande et calme éternité.HORS DE LA TERRE II.LA PLUME DE SATAN 50 La fin de Satan« Le bas est immobile et le haut immuable.« En bas est l'ancre; en haut l'obscur anneau du câble.« Est-ce que la nature essaie autour de vous« De changer d'attitude, ô mortels vains et fous?« Qu'est-ce que le tombeau? Le puits des nuits funèbres;« Il a la plénitude auguste des ténèbres;« Il ne demande rien, il ne fait pas de bruit;« Le sépulcre est le vase où Dieu garde la nuit,« L'astre est le vase où Dieu conserve la lumière;« Tous deux sont à jamais ce que la loi première« Les créa; l'un est l'ombre et l'autre est le rayon;« Pourquoi l'homme veut-il changer sa fonction?« Il est souffle; qu'il passe.A quoi bon la pensée?« A quoi bon tant de force obscure dépensée?« A quoi Zoroastre ou Moïse? A quoi sert« Ce Jean, vêtu de peaux, parlant dans le désert?« A quoi bon vos Talmuds? N'est-ce pas une honte« De voir s'entreheurter Tyr contre Sélinonte,« Delphes contre Eleusis, Thèbes contre Sion,« Dans l'immobilité de la création?« C'est l'ennui du voyant d'entendre les querelles« Des superstitions se dévorant entre elles,« Tous ces mages, luttant, affirmant ou niant,« Et tous ces disputeurs de cendre et de néant« Qui font tourbillonner leurs misérables rixes« Entre les tombeaux noirs et les étoiles fixes!« Un dogme est l'oiseleur, guettant dans la forêt,« Qui, parce qu'il a pris un passereau, croirait« Avoir tous les oiseaux du ciel bleu dans sa cage.« La salutation du jonc au marécage« N'est pas plus vaine, au fond du bois vague et jauni,« Que les saluts que fait un homme à l'infini.« Tout ce que vous nommez vérité devient fable« Devant l'inénarrable et devant l'ineffable.« Dieu! rêve! Oui finit par ressembler à Non.« La raison de celui qui prononce ce nom« S'en va, comme le sang quand on ouvre la veine.« Oh! que le verbe est nul! que la syllabe est vaine!« Comme le nombre est vite essoufflé quand il faut« Faire l'addition du bas avec le haut,« Et, de la profondeur remontant à la cime,« Compter le gouffre après avoir compté l'abîme! ».Pendant qu'elle parlait, pleine du sphynx caché,Sur le puits ténébreux quelqu'un s'était penché;Le soleil éclairait sur le seuil de la caveUne figure douce, éblouissante et grave;Un homme était pieds nus dans l'herbe et les genêts.HORS DE LA TERRE II.LA PLUME DE SATAN 51 La fin de SatanJe ne t'ai jamais vu, mais je te reconnais.Salut, Nazaréen! Dit la femme hagarde.Et, montrant du doigt l'ombre, elle ajouta: Prends garde.Alors entre la femme et cet homme, tandisQue l'aube réchauffait les serpents engourdisEt que les fleurs ouvraient au soleil leurs corolles,Il se fit un échange auguste de parolesQue la terre ignora, personne n'écrivantCe dialogue sombré emporté par le vent.LE NAZAREENO Prophétesse, il faut pourtant sauver les hommes.LA SIBYLLEA quoi bon?LE NAZAREENPour sortir de cette ombre où nous sommes.LA SIBYLLERestes-y.LE NAZAREENC'est la loi de monter vers le jour,Qu'après l'iniquité la justice ait son tour,C'est la loi.LA SIBYLLELa justice sur terre est un rêve.LE NAZAREENLes hommes pleins de haine ont à la main le glaive.O femme, en les aimant on peut les apaiser.Que dis-tu de l'amour? Parle.LA SIBYLLECrains le baiser.II.JESUS-CHRISTII.JESUS-CHRIST 52 La fin de SatanI.LA POUTRELe brigand Barabbas est en prison.Son heureApproche, car il faut que le meurtrier meure;C'est du moins ce que dit le peuple.Hors des murs,Dans un champ où, pareil au ver dans les fruits mûrs,Le chacal entre au flanc des charognes farouches,Plaine où des os épars font bourdonner les mouches,On entend un bruit sourd de scie et de marteaux.Un homme dans un bouge équarrit des poteaux.C'est Psyphax, charpentier de croix.Dehors un zèbre,Des poules, du fumier, un coq.Psyphax est guèbre,Adore le soleil et construit des gibets.Le faubourg Zem, quartier des marchands au rabaisEt des fripiers vendant les haillons de la ville,Borne au sud cette plaine âpre, déserte et vile.Des cordes où parfois on se heurte en rêvant,Où les laveuses font sécher leur linge au vent,Flottent à des piquets plantés dans les décombres.Les petits enfant nus de ces masures sombresOù la famine habite et d'où la peste sort,Vivent de ramasser dans l'herbe du bois mortQu'ils vont vendre en fagots sur les marches du temple.Le prophète qui fait des gestes et contemple,Quelque centurion par l'orgie attardé,Des joueurs agitant la bassette ou le dé,Hantent seuls ce lieu triste et cette lande aride.Au-delà des terrains que l'ardent soleil ride,Et que couvre un gazon brûlé, lépreux et court,On voit les toits confus des maisons du faubourgOù les femmes le soir médisent sur leurs portes.Les mendiants hideux pareils à des cloportesRôdent aux alentours, tendant leurs pâles mains.Au lieu de l'essaim d'or errant dans les jasmins,L'oiseau de proie, affreux, vole aux carcasses mortes [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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