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. Pendant toute la nuit, je suis resté près ducorps de l infortuné, et, à plusieurs reprises, miss Herbey estvenue prier pour le mort.Quand le jour a paru, le cadavre était entièrement refroidi.J avais hâte& oui ! hâte de le jeter à la mer.J ai demandé àRobert Kurtis de m aider dans cette triste opération.Lorsque lecorps sera enveloppé de ses misérables vêtements, nous leprécipiterons dans les flots, et, grâce à son extrême maigreur,j espère qu il ne surnagera pas.Dès l aube, Robert Kurtis et moi, tout en prenant certainesprécautions pour ne pas être vus, nous enlevons des poches dulieutenant quelques objets qui seront remis à sa mère, si l un denous survit.Au moment de ramener sur le cadavre les vêtements qui vontlui servir de linceul, je ne puis retenir un geste d horreur.Le pied droit manque, la jambe n est plus qu un moignonsanglant !Quel est l auteur de cette profanation ? J ai donc succombé àla fatigue pendant cette nuit, et on a profité de mon sommeil pourmutiler ce corps ! Mais qui a fait cela ?Robert Kurtis regarde autour de lui, et ses regards sontterribles.Mais tout est comme d ordinaire à bord, et le silencen est interrompu que par quelques gémissements.Peut-être nousépie-t-on ! Hâtons-nous de jeter ces restes à la mer pour éviter deplus horribles scènes ! 168 Donc, ayant prononcé quelques prières, nous lançons lecadavre dans les flots, et il s enfonce immédiatement. Tonnerre du ciel ! On les nourrit bien, les requins ! Qui aparlé ainsi ? Je me retourne.C est le nègre Jynxtrop.Lebosseman est près de moi en ce moment. Ce pied, lui dis-je, croyez-vous que ces malheureux ?& Ce pied ?& Ah ! oui ! me répond le bosseman d un tonsingulier.D ailleurs, c était leur droit ! Leur droit ! me suis-je écrié. Monsieur, me dit le bosseman, mieux vaut manger un mortqu un vivant !À cette réponse, froidement faite, je ne sais que répondre, etje vais m étendre à l arrière du radeau.Vers onze heures, un incident heureux s est produit.Lebosseman, qui a mis, depuis le matin, ses lignes à la traîne, aréussi, cette fois.En effet, trois poissons viennent d être pris.Cesont trois gades de grande taille, longs de quatre-vingtscentimètres, appartenant à cette espèce qui, séchée, est connuesous le nom de « stock-fish ».À peine le bosseman a-t-il halé à bord ces trois poissons, queles matelots se jettent dessus.Le capitaine Kurtis, Falsten, moi,nous nous élançons pour les retenir, et l ordre est bientôt rétabli.C est peu, trois gades, pour quatorze personnes, mais enfinchacun en a sa part.Les uns dévorent ces poissons crus, on peutmême dire vivants, et ce sont les plus nombreux.Robert Kurtis,André Letourneur et miss Herbey ont la force d attendre.Ilsallument, sur un coin du radeau, quelques morceaux de bois etfont griller leur portion.Pour mon compte, je n ai pas eu cecourage, et j ai mangé cette chair sanglante ! 169 M.Letourneur n a pas été plus patient que moi et que tantd autres.Il s est jeté comme un loup affamé sur sa part depoisson.Ce malheureux homme, qui n a pas mangé depuis silongtemps, comment vit-il encore ? je ne puis le comprendre.J ai dit que la joie du bosseman a été grande, lorsqu il a retiréses lignes, et cette joie est même allée jusqu au délire.Il estcertain que si la pêche réussit encore, elle peut nous sauver d unemort horrible.Je viens donc causer avec le bosseman, et je l encourage àrenouveler sa tentative. Oui ! me dit-il, oui& sans doute& je recommencerai& Jerecommencerai !& Et pourquoi ne remettez-vous pas vos lignes à la traîne ? ai-je demandé. Pas maintenant ! me répond-il d une façon évasive.La nuitest plus favorable que le jour pour la pêche du gros poisson, et ilfaut ménager nos amorces.Stupides que nous sommes, nousn avons même pas conservé quelques bribes pour amorcer noslignes !C est vrai, et la faute est peut-être irrémédiable. Cependant, lui dis-je, puisque vous avez réussi unepremière fois, sans amorce& J en avais [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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. Pendant toute la nuit, je suis resté près ducorps de l infortuné, et, à plusieurs reprises, miss Herbey estvenue prier pour le mort.Quand le jour a paru, le cadavre était entièrement refroidi.J avais hâte& oui ! hâte de le jeter à la mer.J ai demandé àRobert Kurtis de m aider dans cette triste opération.Lorsque lecorps sera enveloppé de ses misérables vêtements, nous leprécipiterons dans les flots, et, grâce à son extrême maigreur,j espère qu il ne surnagera pas.Dès l aube, Robert Kurtis et moi, tout en prenant certainesprécautions pour ne pas être vus, nous enlevons des poches dulieutenant quelques objets qui seront remis à sa mère, si l un denous survit.Au moment de ramener sur le cadavre les vêtements qui vontlui servir de linceul, je ne puis retenir un geste d horreur.Le pied droit manque, la jambe n est plus qu un moignonsanglant !Quel est l auteur de cette profanation ? J ai donc succombé àla fatigue pendant cette nuit, et on a profité de mon sommeil pourmutiler ce corps ! Mais qui a fait cela ?Robert Kurtis regarde autour de lui, et ses regards sontterribles.Mais tout est comme d ordinaire à bord, et le silencen est interrompu que par quelques gémissements.Peut-être nousépie-t-on ! Hâtons-nous de jeter ces restes à la mer pour éviter deplus horribles scènes ! 168 Donc, ayant prononcé quelques prières, nous lançons lecadavre dans les flots, et il s enfonce immédiatement. Tonnerre du ciel ! On les nourrit bien, les requins ! Qui aparlé ainsi ? Je me retourne.C est le nègre Jynxtrop.Lebosseman est près de moi en ce moment. Ce pied, lui dis-je, croyez-vous que ces malheureux ?& Ce pied ?& Ah ! oui ! me répond le bosseman d un tonsingulier.D ailleurs, c était leur droit ! Leur droit ! me suis-je écrié. Monsieur, me dit le bosseman, mieux vaut manger un mortqu un vivant !À cette réponse, froidement faite, je ne sais que répondre, etje vais m étendre à l arrière du radeau.Vers onze heures, un incident heureux s est produit.Lebosseman, qui a mis, depuis le matin, ses lignes à la traîne, aréussi, cette fois.En effet, trois poissons viennent d être pris.Cesont trois gades de grande taille, longs de quatre-vingtscentimètres, appartenant à cette espèce qui, séchée, est connuesous le nom de « stock-fish ».À peine le bosseman a-t-il halé à bord ces trois poissons, queles matelots se jettent dessus.Le capitaine Kurtis, Falsten, moi,nous nous élançons pour les retenir, et l ordre est bientôt rétabli.C est peu, trois gades, pour quatorze personnes, mais enfinchacun en a sa part.Les uns dévorent ces poissons crus, on peutmême dire vivants, et ce sont les plus nombreux.Robert Kurtis,André Letourneur et miss Herbey ont la force d attendre.Ilsallument, sur un coin du radeau, quelques morceaux de bois etfont griller leur portion.Pour mon compte, je n ai pas eu cecourage, et j ai mangé cette chair sanglante ! 169 M.Letourneur n a pas été plus patient que moi et que tantd autres.Il s est jeté comme un loup affamé sur sa part depoisson.Ce malheureux homme, qui n a pas mangé depuis silongtemps, comment vit-il encore ? je ne puis le comprendre.J ai dit que la joie du bosseman a été grande, lorsqu il a retiréses lignes, et cette joie est même allée jusqu au délire.Il estcertain que si la pêche réussit encore, elle peut nous sauver d unemort horrible.Je viens donc causer avec le bosseman, et je l encourage àrenouveler sa tentative. Oui ! me dit-il, oui& sans doute& je recommencerai& Jerecommencerai !& Et pourquoi ne remettez-vous pas vos lignes à la traîne ? ai-je demandé. Pas maintenant ! me répond-il d une façon évasive.La nuitest plus favorable que le jour pour la pêche du gros poisson, et ilfaut ménager nos amorces.Stupides que nous sommes, nousn avons même pas conservé quelques bribes pour amorcer noslignes !C est vrai, et la faute est peut-être irrémédiable. Cependant, lui dis-je, puisque vous avez réussi unepremière fois, sans amorce& J en avais [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]