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.Ils nepeuvent pas se faire à l'idée qu'en accomplissant leurs devoirs envers les hommes (enverseux-mêmes comme envers autrui) ils observent également les commandements divins,qu'ainsi, dans toute leur conduite (in allem ihren Thun und Lassen), en ce qu'elle a rapport àla moralité, ils sont toujours au service de Dieu et que même il est absolument impossiblepour eux de servir Dieu d'une façon plus directe autrement (puisque c'est seulement sur desêtres du monde, et non sur Dieu, que peuvent s'exercer leur action et leur influence).Parceque les grands de ce monde ont un besoin particulier d'être honorés de leurs sujets et d'en êtreloués par des marques de soumission, toutes choses indispensables afin de pouvoir enattendre une obéissance à leurs ordres aussi grande qu'il est requis pour qu'ils puissent leurcommander ; parce que les hommes, au surplus, quelque raisonnables qu'ils soient, trouventtoujours un plaisir immédiat à des témoignages d'honneur, on traite le devoir, en tant qu'enmême temps il est un précepte divin, comme une chose à faire dans l'intérêt de Dieu et nonde l'homme, et de là provient le concept d'une religion cultuelle au lieu du concept d'unereligion morale pure.Toute la religion consistant à regarder Dieu, relativement à tous nos devoirs, comme lelégislateur à qui tout le monde doit témoigner de la vénération, il est important de savoir dansla détermination de la religion, en ce qu'elle a rapport à notre conduite qu'elle dirige,1Le texte original et toutes les éditions allemandes jusqu à celle de Vorländer (1903) portent sinnliçherDinge.La correction que nous suivons a été indiquée pour la première fois dans le Neue TeologischeJournal, herausgegeben von H.E.G.Paulus.Bd.IX (1797), p.304.A.T.Emmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 83comment Dieu veut être honoré (et obéi).- Or, une volonté divine législatrice commande oupar des lois en soi simplement statutaires, ou par des lois purement morales (entweder.bloss statutarische, oder.rein moralische Gesetze).Pour ce qui est de ces dernières, chacunpeut de lui-même, par sa propre raison, connaître la volonté de Dieu qui est le fondement desa religion; car le concept de la divinité ne résulte, à vrai dire, que de la conscience de ceslois et du besoin qu'a la raison d'admettre une force douée du pouvoir de leur procurer, enharmonie avec la fin morale, tout l'effet possible dans l'un des mondes.Le concept d'unevolonté divine que déterminent simplement des lois morales pures nous mène à la conceptiond'un seul Dieu, et par suite à celle d'une religion unique, religion purement morale.Mais sinous admettons des lois statutaires de Dieu et si nous faisons de la religion l'observation deces lois, la connaissance alors en est impossible pour nous au moyen de la raison seule(durch unsere eigene blosse Vernunft), et ne devient possible que par une révélation qui, faiteà chacun en particulier ou annoncée publiquement pour être propagée par la tradition ou parl'Écriture parmi les hommes, est toujours croyance historique, et non croyance pure deraison.- Or, je veux bien que l'on admette aussi des lois statutaires divines (des lois qui nesauraient être obligatoires par elles-mêmes et qui ne se donnent pour telles qu'à titred'expression de la volonté de Dieu révélée; il n'en est pas moins vrai que la législation moralepure, par laquelle la volonté de Dieu est originairement écrite dans notre cSur, forme nonseulement la condition indispensable de toute la vraie religion en général, mais qu'elle estmême proprement ce qui la constitue, et la religion statutaire ne peut être que le moyenservant à étendre et à propager le fond de la vraie religion.Si donc la question de savoir comment Dieu veut être honoré doit être résolue d'unemanière universelle, valable pour tout homme, considéré simplement en tant qu'homme, ilfaut reconnaître sans hésiter que la législation qui exprime sa volonté ne saurait être quemorale; en effet (supposant une révélation), la législation statutaire peut seulement êtreconsidérée comme une législation contingente qui n'est pas arrivée à tous ou ne peut arriver àtous et qui, par conséquent, n'est point obligatoire pour l'homme en général.Les vrais adora-teurs de Dieu « ne sont donc pas ceux qui disent : Seigneur ! Seigneur ! mais ceux qui font lavolonté de Dieu »; ce ne sont pas ceux qui glorifient le Seigneur (ou son envoyé, en tantqu'être de nature divine) selon des concepts révélés, que tout homme ne peut avoir, mais ceuxqui cherchent à lui plaire par leur bonne conduite, relativement à laquelle tout le mondeconnaît la volonté de Dieu, ceux qui le servent et l'honorent ainsi qu'il le désire.Mais si nous nous croyons tenus d'agir non seulement comme hommes, mais aussi commecitoyens d'un État divin sur la terre et de coopérer à l'existence d'une société de ce genrequ'on appelle du nom d'Église, la question de savoir comment, dans une Église (communautéde Dieu), le Seigneur veut être honoré ne paraît pas pouvoir être résolue par la raison seule etsemble affirmer le besoin d'une législation statutaire, qui ne peut nous être donnée que parrévélation, par conséquent d'une foi historique que, par opposition à la foi religieuse pure, onpeut appeler croyance d'Église.Dans la foi religieuse pure, on ne considère, en effet, que cequi forme la matière des honneurs que l'on rend à Dieu, c'est-à-dire l'accomplissement, dictépar l'intention morale, de tous les devoirs en tant que préceptes divins; tandis qu'une Églisequi réunit beaucoup d'hommes animés de sentiments moraux et constitue ainsi une répu-blique morale, a besoin d'un système public d'obligations, d'une certaine forme ecclésiastiqueEmmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 84liée à des conditions empiriques, forme qui est en soi contingente et diverse, et que, parconséquent, on ne peut admettre comme un devoir sans l'intervention de lois statutairesdivines [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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.Ils nepeuvent pas se faire à l'idée qu'en accomplissant leurs devoirs envers les hommes (enverseux-mêmes comme envers autrui) ils observent également les commandements divins,qu'ainsi, dans toute leur conduite (in allem ihren Thun und Lassen), en ce qu'elle a rapport àla moralité, ils sont toujours au service de Dieu et que même il est absolument impossiblepour eux de servir Dieu d'une façon plus directe autrement (puisque c'est seulement sur desêtres du monde, et non sur Dieu, que peuvent s'exercer leur action et leur influence).Parceque les grands de ce monde ont un besoin particulier d'être honorés de leurs sujets et d'en êtreloués par des marques de soumission, toutes choses indispensables afin de pouvoir enattendre une obéissance à leurs ordres aussi grande qu'il est requis pour qu'ils puissent leurcommander ; parce que les hommes, au surplus, quelque raisonnables qu'ils soient, trouventtoujours un plaisir immédiat à des témoignages d'honneur, on traite le devoir, en tant qu'enmême temps il est un précepte divin, comme une chose à faire dans l'intérêt de Dieu et nonde l'homme, et de là provient le concept d'une religion cultuelle au lieu du concept d'unereligion morale pure.Toute la religion consistant à regarder Dieu, relativement à tous nos devoirs, comme lelégislateur à qui tout le monde doit témoigner de la vénération, il est important de savoir dansla détermination de la religion, en ce qu'elle a rapport à notre conduite qu'elle dirige,1Le texte original et toutes les éditions allemandes jusqu à celle de Vorländer (1903) portent sinnliçherDinge.La correction que nous suivons a été indiquée pour la première fois dans le Neue TeologischeJournal, herausgegeben von H.E.G.Paulus.Bd.IX (1797), p.304.A.T.Emmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 83comment Dieu veut être honoré (et obéi).- Or, une volonté divine législatrice commande oupar des lois en soi simplement statutaires, ou par des lois purement morales (entweder.bloss statutarische, oder.rein moralische Gesetze).Pour ce qui est de ces dernières, chacunpeut de lui-même, par sa propre raison, connaître la volonté de Dieu qui est le fondement desa religion; car le concept de la divinité ne résulte, à vrai dire, que de la conscience de ceslois et du besoin qu'a la raison d'admettre une force douée du pouvoir de leur procurer, enharmonie avec la fin morale, tout l'effet possible dans l'un des mondes.Le concept d'unevolonté divine que déterminent simplement des lois morales pures nous mène à la conceptiond'un seul Dieu, et par suite à celle d'une religion unique, religion purement morale.Mais sinous admettons des lois statutaires de Dieu et si nous faisons de la religion l'observation deces lois, la connaissance alors en est impossible pour nous au moyen de la raison seule(durch unsere eigene blosse Vernunft), et ne devient possible que par une révélation qui, faiteà chacun en particulier ou annoncée publiquement pour être propagée par la tradition ou parl'Écriture parmi les hommes, est toujours croyance historique, et non croyance pure deraison.- Or, je veux bien que l'on admette aussi des lois statutaires divines (des lois qui nesauraient être obligatoires par elles-mêmes et qui ne se donnent pour telles qu'à titred'expression de la volonté de Dieu révélée; il n'en est pas moins vrai que la législation moralepure, par laquelle la volonté de Dieu est originairement écrite dans notre cSur, forme nonseulement la condition indispensable de toute la vraie religion en général, mais qu'elle estmême proprement ce qui la constitue, et la religion statutaire ne peut être que le moyenservant à étendre et à propager le fond de la vraie religion.Si donc la question de savoir comment Dieu veut être honoré doit être résolue d'unemanière universelle, valable pour tout homme, considéré simplement en tant qu'homme, ilfaut reconnaître sans hésiter que la législation qui exprime sa volonté ne saurait être quemorale; en effet (supposant une révélation), la législation statutaire peut seulement êtreconsidérée comme une législation contingente qui n'est pas arrivée à tous ou ne peut arriver àtous et qui, par conséquent, n'est point obligatoire pour l'homme en général.Les vrais adora-teurs de Dieu « ne sont donc pas ceux qui disent : Seigneur ! Seigneur ! mais ceux qui font lavolonté de Dieu »; ce ne sont pas ceux qui glorifient le Seigneur (ou son envoyé, en tantqu'être de nature divine) selon des concepts révélés, que tout homme ne peut avoir, mais ceuxqui cherchent à lui plaire par leur bonne conduite, relativement à laquelle tout le mondeconnaît la volonté de Dieu, ceux qui le servent et l'honorent ainsi qu'il le désire.Mais si nous nous croyons tenus d'agir non seulement comme hommes, mais aussi commecitoyens d'un État divin sur la terre et de coopérer à l'existence d'une société de ce genrequ'on appelle du nom d'Église, la question de savoir comment, dans une Église (communautéde Dieu), le Seigneur veut être honoré ne paraît pas pouvoir être résolue par la raison seule etsemble affirmer le besoin d'une législation statutaire, qui ne peut nous être donnée que parrévélation, par conséquent d'une foi historique que, par opposition à la foi religieuse pure, onpeut appeler croyance d'Église.Dans la foi religieuse pure, on ne considère, en effet, que cequi forme la matière des honneurs que l'on rend à Dieu, c'est-à-dire l'accomplissement, dictépar l'intention morale, de tous les devoirs en tant que préceptes divins; tandis qu'une Églisequi réunit beaucoup d'hommes animés de sentiments moraux et constitue ainsi une répu-blique morale, a besoin d'un système public d'obligations, d'une certaine forme ecclésiastiqueEmmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 84liée à des conditions empiriques, forme qui est en soi contingente et diverse, et que, parconséquent, on ne peut admettre comme un devoir sans l'intervention de lois statutairesdivines [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]